Titre :
Un pas de plus vers le traitement de la toxicomanie et de la phobie
Comptage des mots :
542
Résumé :
Cet article aborde une étude de recherche sur un médicament qui semble pouvoir traiter les phobies. Ce médicament, un antibiotique, peut également faire place au traitement de la toxicomanie, comme la cocaïne. Des études ont été réalisées sur des souris et les résultats promettent un traitement de la dépendance. D'autres études permettront de rendre ce médicament utilisable dans un avenir proche.
Mots-clés :
traitement, phobie, abus de drogues
Corps de l'article :
Les scientifiques cherchent maintenant à résoudre les cas de toxicomanie en étudiant un certain médicament qui pourrait être le plus efficace pour traiter la dépendance. Cette drogue spécifique est également connue pour contrôler les phobies. Le laboratoire national de Brookhaven du ministère américain de l'énergie fournit d'autres preuves qu'une drogue connue sous le nom de D-cyclosérine pourrait jouer un rôle dans l'extinction des comportements de manque associés à l'abus de drogues, ou plus précisément, à la dépendance aux psychotropes. Leur étude a révélé que les souris traitées à la D-cyclosérine étaient moins susceptibles de passer du temps dans un environnement où elles avaient été préalablement formées à s'attendre à la cocaïne que les souris traitées avec un placebo.
Carlos Bermeo, étudiant diplômé de l'université de Stony Brook travaillant au Brookhaven Laboratory, a déclaré que puisque l'association entre les drogues et les lieux où elles sont consommées peut déclencher un état de manque et/ou une rechute chez l'homme, un médicament qui pourrait aider à réduire, voire à faire disparaître ces réactions pourrait être un outil puissant dans le traitement de la dépendance.
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La D-cyclosérine a été développée à l'origine comme un antibiotique. Mais ce médicament a également montré qu'il éteignait la peur conditionnée dans des études précliniques (sur des animaux) et a été testé avec succès dans des essais cliniques sur des humains pour le traitement de l'acrophobie ou de la peur des hauteurs. Cette découverte a conduit les chercheurs à se demander si la D-cyclosérine pouvait également éteindre les comportements de recherche de drogue. En 2006, un groupe de scientifiques non associés au laboratoire de Brookhaven a testé cette hypothèse sur des rats. Ils ont découvert que la D-cyclosérine facilitait l'extinction de la "cocaïne conditionnée lieu de référence" - dans laquelle la tendance des animaux à passer plus de temps dans une chambre où ils avaient été entraînés à s'attendre à de la cocaïne que dans une chambre où ils n'avaient aucun accès à la drogue. Cette étude s'appuie sur les travaux précédents et ajoute des informations sur l'effet de la dose de drogue, les propriétés durables du traitement et les effets locomoteurs de ce composé.
Dans le cadre de cette étude, le groupe a travaillé avec des souris C57bL/c. Les animaux ont d'abord été entraînés à recevoir de la cocaïne dans un environnement spécifique. Une fois conditionnés, la préférence de lieu a été établie (les animaux ont volontairement passé plus de temps dans un environnement où la cocaïne était présente que dans un environnement neutre), les souris ont été traitées avec de la D-cyclosérine ou une solution saline et ont été autorisées à passer quarante minutes soit dans l'environnement où la cocaïne était présente et où la drogue n'était plus disponible, soit dans l'environnement neutre. Selon un de leurs chercheurs, ce paradigme serait analogue à une approche clinique où le toxicomane est renvoyé dans son environnement naturel où il a consommé de la drogue, mais cette fois sans aucune drogue disponible. Il a ajouté que la réduction de la recherche de la drogue dans le même environnement - c'est-à-dire le comportement d'extinction - est un grand indicateur du succès futur du traitement et de la réduction du risque de rechute.
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Toutefois, ces chercheurs ont déclaré qu'il est important de se rappeler qu'il s'agit de résultats très préliminaires d'une étude sur un petit animal, et que des recherches beaucoup plus approfondies seront nécessaires avant de tester cette drogue chez l'homme. Néanmoins, il est inspirant de savoir que ce médicament peut s'avérer prometteur dans le traitement de la dépendance à la cocaïne qui continue à faire des ravages dans la société et pour laquelle il n'existe actuellement aucun traitement pharmacologique. De telles recherches nous permettraient de faire un pas de plus dans le traitement des phobies, ainsi que de l'abus de drogues.